La Savaterie

 
Deuxième épisode d’un récit que nous conte Jacques Soulard, un Torfousien hélas disparu.  Il passe en détail les rues de Torfou d’il y a plus de 70 ans, les gens qui ont vécu là. Un récit attachant qui risque de rappeler aux plus anciens de bons souvenirs et de surprendre parfois les plus jeunes ! On continue en remontant la rue Nationale, côté impair et la rue Charles Foyer. Bonne lecture !

 

En remontant vers le bourg de l’autre côté de la rue Nationale, face à la prairie du Bon-débit, une ancienne savaterie occupée par le père Barreau marchand de poulets(chasseur-braconnier) – une grande prairie, propriété de Poirier de la Maigrière de Boussay rejoignait la route du Pas-Larron(ancienne route de Nantes).

La SavaterieCroix Morin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                      

De l’autre côté de cette rue le jardin du docteur Lamy (acheté par la commune !!. Où sont les pierres de cette entrée ? à l’angle duquel s’élevait une croix édifiée  par la famille Soulard-Morin. L’entrée de ce jardin était magnifique, plusieurs marches de granit entourées de deux pilastres en granit tenant le portail. Dans ce jardin existait un puits avec une chaîne à godets déversant son eau dans une auge de pierre de deux mètres de long (actuellement en Vallée de Torfou). Il semblerait que ce jardin devait jadis faire partie de la première communauté créée par le curé Foyer, sans doute à l’emplacement de l’ancien monastère des moines de Torfou qui évangélisèrent la paroisse de Gesté à partir du VIème siècle où ils édifièrent 2 églises St Pierre et St Vincent, évangélisation rapportée en l’an 1070 par Monseigneur Quiriac, évêque de Nantes.

A la suite plusieurs maisons du XVIIIème rejoignaient la rue St Sauveur. Après la rue St Sauveur, un corps de bâtiments d’habitations jusqu’au petit « routin » réunissant la rue Nationale à la rue St Sauveur où se trouvait un puits qui fut jadis l’objet de procès entre voisins.Hotel des Postes

 Puis la borderie du père Murzeau beau-père de Jean Musset le marchand de grains qui le remplaça. Un autre ensemble de bâtiments de 1880 environ jusqu’au petit chemin rejoignant la rue St Sauveur à la salle de spectacle rue st Sauveur – L’écurie à porcs du père Bellier, le marchand de cochons et en-dessus de cette écurie sa maison d’habitation jusqu’à la venelle conduisant à l’atelier de sabotier du père Barré, beau-père de Mr Méchinaud fabricant de boites en carton. En dessus de cette venelle, les dépendances et les écuries du relais de poste de l’Hôtel Moreau : actuellement garage et marchand de fleurs.

Rue de l Eglise

A l’angle du carrefour, dit de l’Enfer », l’épicerie de la mère Barré, épouse du sabotier. De l’autre côté de cette rue menant à l’Eglise, l’ancien café Deveau, devenu Braud puis magasin Litou vêtements. En remontant la rue, au-dessus du café, l’ancien atelier de menuiserie du père Jouet qui partagé en deux parties était devenu la maison Eugène Litou, mon cousin le tailleur d’habit et de Joseph Brochard, ancien transporteur, chauffeur de la Communauté. Les 2 gendres du père Jouet dont le père comme le petit-fils étaient compagnons et avaient effectué leur « tour de France ». L’épicerie de Madame Huteau devenue la Caisse de Crédit Mutuel créée par mes soins…

Gendarmerie Torfou

Un porche séparant de cette épicerie de la Gendarmerie construite par le père Lamy. Ce porche conduisait sur la gauche dans la cour de la Gendarmerie et la prison, les dépendances de la maison de la mère Guiot, mère des forgerons : sur la droite aux anciennes remises à fournil de la boulangerie Boré qui brûla. Ces dépendances servirent ensuite le dimanche aux fermiers qui venaient à la messe pour y remiser leur chevaux et voitures. Au-dessus de la Gendarmerie, la maison du père Lamy, entrepreneur maçon, carrière, tailleur de pierre, propriétaire d’une dizaine de maisons dans la grande rue.

A côté et correspondant par la cour, la magnifique propriété qu’il avait fait construire pour son fils docteur en médecine mort à la guerre de 1914, maison saccagée au décès de sa veuve par M……  acquéreur qui en fit un bistrot. Ensuite toujours appartenant au père Lamy, la maison et les dépendances de Louis Poiron, transporteur avec chevaux et charrettes et ensuite camion et marchand de charbon où plus tard j’ai créé avec Auguste Bioteau père la première fabrique de talons pour chaussures, reprise ensuite par son fils. La grande rue se terminait avec la maison du père Pierre Brochard – frère de Léon le charron-charpentier- qui joignait les classes et la cour de récréation de l’école des filles tenue par les sœur de Torfou dont la rue porte le nom de leur fondation le curé de Torfou, l’abbé Foyer, ancien aumônier des Armées Vendéennes, fils du père Foyer qui, à Beaupréau, tenait l’auberge du « Plat d’Etain ».

Rue Nationale

La rue Charles Foyer actuelle était comme aujourd’hui bordée des deux côtés par les propriétés de Sœurs.

*A gauche, l’Aumônerie, l’hôpital où, par la petite porte donnant sur la rue, sous un figuier, l’on fit s’évader pendant la dernière guerre des prisonniers français dont le gros de la troupe occupa pour la nuit l’usine Griffon et où la population se relaya pour les nourrir et les chausser.

*A droite, l’école des filles et, à l’angle de la rue, face à la chapelle de Lourdes où est enterré le curé Beziau constructeur de l’église paroissiale, la maison des sœurs – sur la gauche la Communauté des Sœurs se prolongeait comme aujourd’hui jusqu’à la ligne de chemin de fer – sur la gauche, après la chapelle Notre-Dame de Lourdes, le lieu-dit de la Bretauderie avec, touchant la chapelle, un petit monument dédié aussi à la Vierge où se trouvait une statue actuellement dans l’église paroissiale au dessus d’un confessionnal, statue que l’on pense être une œuvre de David d’Angers( d’après les dires de la famille Grimaud qui l’avait fait élever).

Chapelle ND Lourdes

Près de ce monument une maison et le garage du car de Brochard le transporteur que longeait une ruelle conduisant dans divers jardins où se trouvaient quelques maisons ouvrières. Après cette venelle, un lot de maisons et un atelier du ferblantier Besson, une autre maison ayant appartenu au curé Foyer qui faisait l’angle du chemin conduisant à la borderie du père Braud (dit Braud la vache qu’il attelait sur sa charrette), borderie qui ravitaillait le quartier en lait.

Puis une maison appartenant au marquis de la Bretesche où les frères Baudry avaient leur atelier de menuisier. C’est avec Ferdinand Baudry, que pendant la dernière guerre, son frère Pierre étant prisonnier, que mon père créa une fabrique de semelles de bois qui a été le début de l’industrie Baudry à Torfou.

Suivait l’école des garçons propriété de la Bretesche, le pré Filé, ainsi appelé parce que l’été les tireuses de fil de la maison Pellaumail de Cholet s’y réunissaient pour travailler – puis des champs jusqu’à la ligne de chemin de fer. . . ( A suivre)